Le principal cryptoactif a gagné plus de 30 % depuis la présidentielle américaine du 5 novembre. Un assouplissement de la réglementation devrait favoriser l’attrait des investisseurs institutionnels pour les « cryptos ».
Au salon de la cryptomonnaie,à Séoul (Corée du Sud),le 21 novembre 2024. AHN YOUNG-JOON / AP « Never sell your bitcoin » (« Ne vendez jamais vos bitcoins »). Ce conseil donné par Donald Trump à un auditoire en liesse,le 27 juillet,à la conférence Bitcoin de Nashville (Tennessee) n’illustre pas seulement le revirement du candidat républicain à la Maison Blanche – et désormais président américain élu – en faveur des cryptoactifs,qu’il avait longtemps critiqués : rétrospectivement,c’était un conseil d’investissement avisé.
Car,jeudi 21 novembre,le bitcoin approchait la barre symbolique des 100 000 dollars (près de 99 023 dollars,94 448 euros). Après avoir enchaîné les records depuis l’élection présidentielle américaine du 5 novembre,la monnaie virtuelle a été dopée par l’annonce de la démission future du président de l’Autorité américaine de régulation des marchés financiers (SEC),le 20 janvier 2025,jour de l’investiture de Donald Trump. Gary Gensler est considéré dans le milieu comme l’ennemi juré des cryptomonnaies,cet ancien banquier avait choisi une approche répressive des devises numériques,qu’il entendait réglementer comme des titres financiers classiques.
Depuis le scrutin,le bitcoin a bondi de 51 % et de 135 % depuis le début de l’année 2024. Et le mouvement profite aux autres « cryptos »,l’ether a grimpé de 30 % depuis le 5 novembre,le solana de 60 % ; quant au dogecoin,créé pour parodier les cryptoactifs avant de se hisser parmi les plus importants d’entre eux,il s’est apprécié de 130 % en moins de trois semaines,profitant entre autres de la nomination,le 12 novembre,d’Elon Musk,le patron de Tesla et de SpaceX,à la tête d’un « ministère de l’efficacité gouvernementale »,appellation dont l’acronyme anglais est DOGE.
Cette envolée a lieu dans des volumes eux aussi en forte croissance. Quelques jours après l’élection,« on a dépassé les 400 milliards de dollars traités par jour,ce qui est énorme,et la capitalisation globale du marché des cryptos a dépassé 3 000 milliards »,précise Marion Labouré,économiste spécialiste du secteur chez Deutsche Bank.
Le marché reste à l’affût de la moindre information susceptible de justifier la poursuite de la hausse – comme dans l’article du Financial Times,lundi 18 novembre,selon lequel Trump Media & Technology Group,société de la famille du président élu,négocierait le rachat de Bakkt,une plateforme d’échanges de cryptoactifs. Le même jour,l’éditeur de logiciels MicroStrategy,premier détenteur de bitcoins coté à Wall Street,a annoncé avoir dépensé 4,6 milliards de dollars en une semaine pour renforcer son portefeuille,qui représente plus de 32 milliards de dollars. De quoi faire monter un peu plus son propre cours de Bourse,multiplié par sept depuis le début de l’année.
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