Hendrik Brandis, cofondateur et associé du fonds d’investissement Earlybird, estime que l’Allemagne doit revoir la façon dont elle organise et finance l’innovation de rupture.
Le PDG de BioNtech,Ugur Sahin (à droite),présente le modèle d’un ADN plasmidique au chancelier allemand Olaf Scholz (à gauche) lors de sa visite à l’usine de la société BioNTech,à Marbourg,le 2 février 2023. ANDRE PAIN / AFP Hendrik Brandis est cofondateur et associé du fonds d’investissement Earlybird,créé en 1997 et axé sur les entreprises innovantes européennes. Il regrette notamment le manque d’investissement sur les start-up européennes.
Cette compétence n’est pas celle qui serait nécessaire pour produire de l’innovation disruptive,la seule capable de dégager de forts taux de croissance. Le cœur du problème,ce sont les structures de décision à l’intérieur des grands groupes traditionnels,qui favorisent les cycles de développement classiques et n’autorisent pas l’innovation de rupture. Celle-ci doit se produire en dehors des groupes.
Or,l’Allemagne n’a investi en 2023 que 7 milliards dans ce type d’entreprise. Cela tient notamment aux dispositions réglementaires européennes de Solvabilité II,qui favorise les investissements dans les obligations d’Etat en raison d’exigences inappropriées et complique les investissements dans les entreprises en croissance. Et pourtant,le pays dispose de suffisamment de capital disponible !
Rien que l’industrie allemande de l’assurance investit chaque année 300 milliards d’euros et le taux d’épargne est très élevé. Il faudrait seulement l’attirer au bon endroit. Malheureusement,les initiatives lancées récemment pour mobiliser les capitaux privés – comme le fonds WIN en Allemagne,proche du plan français Tibi – demeurent bien trop timides pour changer la tendance. OpenAI a levé 18 milliards de dollars pour financer sa croissance et devenir un groupe mondial. On est très loin de placer autant d’argent sur les start-up européennes.
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