Leapmotor, partenaire de Stellantis, devient le premier constructeur chinois à assembler des voitures en Europe

Pour éviter les droits de douane, une petite citadine électrique du constructeur de Hangzhou sera assemblée dans une usine Stellantis du sud de la Pologne.

Espace Jun 19, 2024 IDOPRESS

Un modèle de voiture Leapmotor C10 est exposé dans une salle d’exposition de son siège social à Hangzhou,dans la province du Zhejiang,dans l’est de la Chine,le 14 mai 2024. - / AFP Leapmotor n’aura pas mis longtemps à réagir à l’annonce de l’instauration de droits de douane sur les voitures importées de Chine par la Commission européenne. Dans une réunion téléphonique avec les analystes financiers,la société a indiqué avoir lancé une ligne d’assemblage de son petit modèle de « watture »,la T03,dans une usine Stellantis à Tychy,dans le sud de la Pologne.

Cette ancienne usine Fiat produit déjà des Jeep Avenger,des Lancia Ypsilon,des Fiat 600 ou l’Alfa Romeo Junior. Selon une note du courtier Jefferies publiée le lundi 17 juin,la nouvelle ligne a démarré la semaine du 10 juin,en vue d’une production en série dès septembre. La T03 est un modèle concurrent de la Dacia Spring. « Ce serale premier modèle chinois assemblé en Europe »,indique Bernard Jullien,maître de conférences en économie à l’université de Bordeaux et spécialiste de l’industrie automobile.

Pour vendre ses modèles en Europe,Leapmotor s’est allié avec Stellantis. Conformément à l’accord annoncé en octobre 2023,Stellantis a investi 1,5 milliard d’euros pour prendre 21 % du capital du constructeur chinois et a créé avec lui une société de distribution dans laquelle le propriétaire de Peugeot et de Citroën détient 51 %.

Carlos Tavares,directeur général de Stellantis,espère ainsi « surfer sur la vague chinoise » en Europe. Il a expliqué aux analystes financiers réunis le 13 juin à Auburn Hills (Michigan),le siège de la marque Chrysler,près de Detroit,que la décision d’assembler (ou pas) les modèles en Europe et l’usine avaient été prévues à l’avance dans l’accord avec Leapmotor,en fonction du niveau des droits de douane. « Nous n’attendons pas que les choses nous tombent sur la tête,nous essayons d’anticiper ce qui se passe dans le monde. Cela nous différencie de certains de nos concurrents »,assure le patron,qui n’a,lui,donné aucune précision sur le calendrier. Comme s’il était soudain moins pressé que son allié.

« Une logique de coûts »

La T03,voiture de segment A,doit être vendue moins cher que la ë-C3 de Citroën,dont le prix démarre à 23 300 euros. Elle arrivera à Tychy en kit de pièces à assembler (« CKD » ou « SKD »,« Completely Knocked Down » ou « Semi Knocked Down »,en jargon industriel),par opposition aux voitures importées entières par bateau (dites « CBU »,pour « Completely Built Units »). Selon le courtier Jefferies,une deuxième voiture – un SUV – pourrait être assemblée à Tychy,début 2025.

La direction de Leapmotor a en revanche indiqué aux analystes que le modèle C10,qui veut rivaliser avec Tesla en Europe et sera vendu plus cher,resterait produit dans l’usine de Hangzhou (Zhejiang),au sud-ouest de Shanghaï,dans un premier temps. Le choix de l’usine polonaise répond à « une logique de coûts »,indique la note,qui précise que les frais d’assemblage y sont proches de ceux de la Chine – 400 à 500 euros par voiture –,alors qu’ils s’élèvent à 1 000 euros par voiture en Italie.

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