Les femmes sont encore trop souvent des servantes dévouées à la vie domestique, regrette Corinne Maier. Dans un entretien au « Monde », l’autrice les incite à « se libérer du conditionnement social qui prépare les filles à se consacrer aux autres ».
Corinne Maier,à Paris,en janvier 2024. QUENTIN HOUDAS / RÉA Corinne Maier est économiste,psychanalyste et essayiste. Elle a écrit une quinzaine de livres,dont Bonjour paresse (2004) et No Kid (2007). Elle publie #MeFirst ! Manifeste pour un égoïsme au féminin (L’Observatoire,160 pages,18 euros).
L’égoïsme est très bien toléré,voire valorisé,chez les hommes. Un homme qui ne se lève pas la nuit pour s’occuper du bébé,qui n’a pas le temps de faire les courses parce qu’il rentre tard du travail,qui a besoin de faire du sport le week-end pour décompresser…,tout cela est considéré comme normal. A l’inverse,une femme qui oublie l’heure de la sortie de l’école parce qu’elle est en train de prendre l’apéro avec ses copines est montrée du doigt comme une mauvaise mère. Elle trahit sa nature protectrice,c’est un scandale !
Bref,elles doivent tuer définitivement « l’ange du foyer »,cette petite voix intérieure héritée des siècles précédents qui,selon [l’autrice et féministe britannique] Virginia Woolf,ordonne aux femmes d’être des servantes dévouées à la vie domestique.
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