Une proposition de loi sur ce sujet est à l’ordre du jour de la niche parlementaire du groupe LFI, jeudi, à l’Assemblée nationale. L’initiative ne fait pas consensus parmi les associations féministes, les professionnels du droit et les responsables politiques.
Lors d’une manifestation contre les violences faites aux femmes,à Paris,le samedi 23 novembre 2024. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP Le procès des viols de Mazan relance le débat sur l’opportunité de modifier la définition de l’infraction de viol dans le code pénal afin d’y introduire la notion de consentement. Jeudi 28 novembre,une proposition de loi portée par la députée de Paris Sarah Legrain (La France insoumise) est inscrite à l’ordre du jour des débats à l’Assemblée nationale,dans le cadre de la journée d’initiative parlementaire de son groupe.
Le texte,qui pourrait ne pas être débattu du fait du long examen prévu du projet de LFI d’abroger la réforme des retraites,percute les travaux de la mission d’information parlementaire sur la définition pénale du viol,en cours depuis un an,et qui doit rendre ses conclusions définitives sur le sujet mi-décembre. Ses corapporteuses,la députée de Haute-Savoie Véronique Riotton (Renaissance) et celle du Rhône Marie-Charlotte Garin (Les Ecologistes),plaident pour l’introduction du consentement dans la loi par le biais d’un texte transpartisan. Fin septembre,le garde des sceaux,Didier Migaud,s’y était déjà déclaré favorable. Le 8 mars,à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes,le président de la République,Emmanuel Macron,affirmait également vouloir inscrire le consentement dans le droit français.
Le projet répond à un constat commun : l’insuffisance de la réponse pénale en matière de violences sexistes et sexuelles. Selon la dernière enquête de victimation menée par le ministère de l’intérieur,près de 250 000 personnes adultes,dont 88 % de femmes,ont subi au moins une forme de violence sexuelle physique au cours de l’année 2022 (viol,tentative de viol ou agression sexuelle). Parmi elles,95 % n’ont pas porté plainte : 24 % pensent que cela n’aurait servi à rien et 16 % que leur témoignage n’aurait pas été pris au sérieux par la police ou la gendarmerie. En 2022,d’après les chiffres du ministère de la justice,seules 6 500 condamnations pour violences sexuelles physiques ont été prononcées,dont 1 200 pour viol.
Faut-il introduire la notion de consentement dans la loi pour améliorer cette réponse pénale ? L’initiative divise les associations féministes,les professionnels du droit et les responsables politiques.
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